Alexandre Chollier

Alexandre Chollier

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De seuils en terrasses

Seuils du logis, seuils de la ville, seuils du monde connu, tout espace interlope où l’envie me prend plus que d’ordinaire de m’arrêter, vous me laissez être.
Une distance suspecte m’est à nouveau offerte, pareille à celle qui entoure l’intrus. Sur le départ et pourtant jamais plus présent, sa figure évoque ce fugitif instant où toute chose se décide, se décide et se déplace, se déplace et trouve pour ainsi dire sa place.

Terrasses fichées dans les mémoires humaines telles des cascades en enfilades, fleuves immobiles de terre soulevée contenue par des pierres disjointes patiemment rassemblées puis disposées, une à une, pour édifier dans le partage un lieu qui, n’étant pas encore, est pourtant déjà et sera aussi à nouveau, presque à jamais, comme une maison aux portes ouvertes.
Terrasses de cultures.

Sur cette terrasse-ci, la terre est plate. Autour, le soleil tourne. Le temps se fige mais ne s’arrête point. Aucun doute, ici est le centre.
 
De seuils en terrasses, de l’extrême rebord d’un moi et d’un monde qui s’accueillent l’un l’autre en cette avancée immobile sans laquelle nul lieu ne peut être partagé, je ne cesse de glaner. Glaner, c’est se baisser vers plus petit que soi, et se relever, grandi d’autant. Prêt à partager.

Alexandre Chollier

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