Les enceintes vitales de Philippe Fretz

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Les enceintes vitales de Philippe Fretz

Philippe Fretz, "Tours et enceintes II", In medias res, n°11, art&fiction, Lausanne, 2020

 


 

Philippe Fretz à travers tours et enceintes trouve un moyen de mesurer le temps, un temps qui n’est plus nôtre mais qu’il faut néanmoins habiter. C'est pourquoi - comme le texte de Matthieu Mégevand qui accompagne ce nouveau numéro de "In medias res" le rappelle, elles doivent être majestueuses, imposantes et vastes - surtout en un temps bien présent où nous sommes cloitrés par un virus.

C'est une manière de nous aérer dans des surfaces de verdure (jardin, terrain de golf) si bien que - de facto - de telles enceintes ne nous enferment pas : elles nous protègent du dehors. Dans un jeu de couleurs vives et de structures, Philippe Fretz s'emploie afin que la vie revienne selon une épiphanie d'un genre particulier. Notre nouveau Warburg (par ses planches où se croisent les époques) doublé d'un créateur original qui rapproche d'un Moyen-Age finissant où Dante rôde. L'inexprimable se réinvente par des géométries en plates bandes parfaitement rehaussées pour fomenter des merveilles. Elles élèvent l'affect par leurs érections aussi douces qu'acidulées. 

Une unité vitale est tracée derrière des murs qui entourent et ouvrent afin que - de l'enceinte hexagonale d'une Jérusalem descendue du ciel - le soleil et l'agneau premier (de "l'innocence immolée") s'enlacent. Et ce, dans une figuration, partant d'un temps qui ignorait la perspective, rapproche de présences subtilement post-modernes.


 

Jean-Paul Gavard-Perret