Le vestibule des lâches

type d'œuvre: 
auteur: 
date: 
propriétaire: 
lieu de propriété: 

 

Le Phare, numéro 22, Centre culturel suisse,  janvier-avril 2016
Philippe Fretz, Le vestibules des lâches, collection RE:Pacific

Chaque automne, la collection Re:Pacific rappelle «ce que l’art fait à la littérature» et vice-versa, en publiant récits et fictions, souvent nés de la plume de plasticiens. Ce sont de beaux livres, présentés sous emboîtage ou vendus séparément. Cette année, ils sont cinq, dont Le Vestibule des lâches, bref roman du peintre Philippe Fretz. On est à Genève, en 2012. Les lieux, les personnages, les habitués des galeries, des musées et du port franc les identifieront sans peine, sous leurs pseudonymes potaches. Mais la satire vaut plus généralement pour le monde de l’art en Occident, et ses connexions avec celui de l’argent. C’est justement un de ces «princes de la finance» qui a commandé à Jérémie Carter un paysage monumental. Le peintre a un autre projet, il travaille sur Dante, mais il se trouve en panne, en échec, comme dans les parties qu’il dispute à même les pages du livre. Et son mécène finit en prison. Philippe Fretz peint avec humour les désarrois de son alter ego, il sait rendre les bavardages de vernissage et les turpitudes qui se trament sous le vernis mondain, tout en esquissant une réflexion sur le sens de la création artistique. Dans la cuvée 2016, on trouve aussi Inventaire des lieux de Laurence Boissier, Le Carnet Lambert de Pierre Escot, poète et plasticien, Né dans la boucherie d’Écuisses, de l’historien d’art Claude-Hubert Tatot et Parmi les vivants, du peintre Pierre Loye. Un bel ensemble, cohérent et divers à la fois.

Isabelle Rüf