Le globe et l’horizon

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La couleur des jours 8, in "Le globe et l’horizon", automne 2013

 

(…) Philippe Fretz nous invite lui aussi à plonger dans les circonvolutions de son cerveau. In medias res, au milieu des choses telles qu’elle se créent, plus exactement. In medias res, tel est le titre d’une publication que l’artiste annonce quadrimestrielle. Imprimé sur les presses de Christian Humbert-Droz, diffusé par Art&Fiction, le premier numéro est un bel objet qui donne la place qu’elles méritent aux peintures de Philippe Fretz. En son centre, on trouve aussi une clé d’explication. Il s’agit de «mettre en rapport l’image que le peintre a en mémoire, qu’il recherche sur Internet avec l’image associée qui surgit – par un processus de sérendipité – des flux algorithmiques du moteur de recherche "Google Image". L’enquête est menée par mots de base, mots-clés, mots associés, et elle s’articule avec une sélection, une répartition en sept catégories basées sur la vie du Christ, un regroupement en fonction de la forme. Bref, c’est tout un processus qui est mis au jour. Ce qui est dévoilé, c’est tant la façon dont l’artiste active la source des images à sa disposition, aujourd’hui quasi
inépuisable grâce aux moteurs de recherche du Net, que la façon dont ces images l’activent, lui. Le projet rend ainsi compte de la nouvelle donne avec laquelle les artistes doivent composer et s’accompagne, comme il se doit, d’un site Internet.

Et Philippe Fretz précise quelles sontses références. «Le projet de taxonomie In medias res repose sur Thomas d’Aquin, s’assoupit sur Georges Perec et somnole sur Aby Warburg», écrit-il. C’est dire qu’il se veut un projet sur les mécanismes de la connaissance et de la création. Du savoir et de l’imagination.

(…)
Elisabeth Chardon