Analogies et différences

type d'œuvre: 
date: 

 

Salon littéraire, le 16 janvier 2015
Philippe Fretz, In medias res #5, Seuils et terrasses II, accompagné d'un texte d'Alexandre Chollier, art&fiction, Lausanne, 2014

Le passage d’un passé iconographique réuni sous forme d’une planche s’effectue par le vertige de la création de l’assembleur : Philippe Fretz. La thématique du seuil et de la terrasse s’alimente des peintures de l’artiste : la sauvagerie de son imaginaire reste douce mais en rien superficielle.  La grâce est à la fois « à l’italienne » (il y a du Chirico chez Fretz dans son appétit d’espace) mais sans outrecuidance. Seuils et terrasses sont donc illustrés avec intelligence. La création s’accorde à l’intérêt de la grande entreprise de recouvrement qui avance sans coup férir en nourrissant l’imagination de l’artiste. Celle-ci  est mise en miroir par rapport aux oeuvres collectées pour créer un alphabet du futur - parce que l’avenir est dans le passé qui ne doit pas être repris dans une peinture obsolète. Celle de Fretz surprend par sa complexité sous feinte de simplicité. Le cheminement de ses « personnages »  est presque impénétrable comme s’il matérialisait à la fois la vacuité de tout projet mais aussi sa gloire. L’apparition de la couleur et des formes est rappelée par les quelques lambeaux phrastiques qui accompagnent chaque étape. Ici ils se rapprochent de la sécularisation provisoire des octets. Ils permettent de trouver sur Internet ce qui nourrit la recherche  au moment où  la puissance lumineuse de l’écran est remplacée par celle de la peinture.

Jean-Paul Gavard-Perret